A la ligne de Joseph PONTUS
Quatrième de couverture :
A la ligne est le premier roman de Joseph Pontus. C'est l'histoire d'un ouvrier intérimaire qui embauche dans les conserveries de poissons et les abattoirs bretons. Jour après jour, il inventorie avec une infinie précision les gestes du travail à la ligne, le bruit, la fatigue, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps. Ce qui le sauve, c'est qu'il a eu une autre vie. Il connaît les auteurs latins, il a vibré avec Dumas, il sait les poèmes d'Apollinaire et les chansons de Trenet. C'est sa victoire provisoire contre tout ce qui fait mal, tout ce qui aliène. Et, en allant à la ligne, on trouvera dans les blancs du texte la femme aimée, le bonheur dominical, le chien Pok Pok, l'odeur de la mer.
Mon ressenti :
Il est rare même très rare que je lise un livre aussi récent, à la lecture des premiers avis je me disais que ce n'était vraiment pas un livre pour moi de par sa forme. A force de parcourir d'autres avis, ma curiosité se développait. Rien de tel que d'avoir ouvert le livre et d'en avoir parcouru une page au hasard pour que j'ai envie de le lire, car l'écriture un peu particulière ne me gênait pas.
Bref, pour en revenir à l'histoire…
Un homme vient d'arriver en Bretagne pour suivre sa femme, ne trouvant pas de travail dans sa branche, il va commencer à travailler pour des missions intérimaires, à l'usine. Il va les multiplier, commencer en pleine nuit, dans divers domaines, un travail tôt, pénible, répétitif, dans le bruit, dans le poisson, dans la viande etc...
Le récit va venir par sa forme accentuer cette pénibilité, des phrases sans aucune ponctuation, des retours à la ligne comme un martèlement, une rengaine toujours construite de la même manière.
Inutile de préciser que j'ai beaucoup aimé ce livre, par son histoire et sa forme. Originaire de Bretagne j'ai évidemment côtoyé de près ou de loin ces ouvriers oubliés, tout au long de ma lecture j'ai d'ailleurs repensé à un ancien collègue de travail devenu ami qui m'avait dit avoir été intérimaire dans ce genre d'usine lorsqu'il était étudiant, passionné de cinéma, il pensait tous les matins à un film et se le repassait dans la tête pour que ses journées soient plus douces.
Une très belle lecture, percutante, originale, captivante, une lecture qui ferait du bien à tous ces gens qui se plaignent à longueur de journées de leur travail beaucoup moins pénible et ils sont nombreux….
A la ligne - Joseph PONTUS - La Tale Ronde 2019 - 263 pages.