Le chien arabe de Benoît SEVERAC
Quatrième de couverture :
"Vous devriez faire attention à vous, docteur Ollard. Vous pensez avoir tout compris à la condition des Maghrébines en France parce que vous avez rencontré une gamine et sympathisé avec elle ; mais nous, ça fait des années qu'on est au courant de ce qui se passe dans les cités, c'est notre métier. Nous savons qui fait quoi, et qui représente un réel danger. "
Sergine Ollard est vétérinaire à Toulouse. Une adolescente désemparée, Samia, lui demande d'examiner un chien souffrant d'un mal mystérieux que son frère aîné, Nourredine Ben Arfa, cache dans une cave. Dans ce quartier gangrené par le trafic de drogue et travaillé par l'islamisme radical, la jeune vétérinaire va se retrouver embarquée malgré elle dans un combat entre deux camps qui partagent la même culture de violence.
Mon ressenti :
Quartier des Izards à Toulouse, un quartier nord de la ville : Samia voit un jour son frère, dealer et chef de la cité ramener des chiens. Elle s'aperçoit qu'il y en a un qui a bien l'air mal en point, elle va donc les suivre et emmener le fameux chien chez le vétérinaire. Sergine Ollard est vétérinaire, elle reçoit un coup de téléphone d'une jeune fille lui demandant d'examiner un chien.Pourquoi y va t-elle ? Elle va se retrouver un soir, seule dans sa clinique après être aller le chercher à ses risques et périls.
Voilà un livre fort, violent, un sujet que l'on aimerait ne connaître que dans les livres mais qui nous ramène à bien des sujets d'actualité. Nous ne sommes plus chez des petits dealers, et si ils avaient envie de voir plus grand ? En voyant plus grand, on se fait des ennemis. Guerre de quartiers, islamisme radical, pourquoi les Stups protège telle personne ? Pourquoi les policiers de quartier ne sont pas au courant de tout ? Nous suivons cette histoire d'un extrême réalisme, un sujet brûlant mais tellement d'actualité. Sergine se retrouve mêlée à une histoire, des codes et des règles qu'elle ne maîtrise pas du tout.
Sans aucun doute, nous ne sortons pas indemne d'une telle lecture, une réalité des banlieues, les règles mises en place par eux-mêmes, les manques de moyens des villes pour pouvoir gérer les problèmes, les dérapages qui peuvent en découler. Bref, hélas, c'est loin d'être une fiction.
Le chien arabe - Benoît SEVERAC - La Manufacture de livres 2016 - 284 pages.